L'humidité ascendante est une pathologie du bâtiment qui est plus présente dans les bâtiments anciens. La grande majorité des cas sont dus à une étanchéité insuffisante ou absente des fondations du bâtiment par rapport au sol, de sorte que l'augmentation de l'humidité à travers les matériaux de construction est favorisée. Comme de nombreux bâtiments étaient autrefois construits directement sur le sol, sur une chape coulée ou sur une dalle de fondation non scellée, il est statistiquement raisonnable que les vieux bâtiments aient le plus de problèmes d'humidité ascendante. Si l'on ajoute à cela le fait que plus le bâtiment est ancien, plus il a été exposé à l'humidité pendant des années, la conclusion est que c'est dans ces bâtiments que l'on trouve le plus d'humidité ascendante. La question qui se pose généralement une fois que l'humidité ascendante a été diagnostiquée est la suivante, l'humidité peut-elle faire tomber le bâtiment ?
Qu’est-ce que la remontée capillaire ?
Appelée aussi remontée d’humidité par capillarité, la remontée capillaire est d’abord un phénomène physique, et donc naturel. Il s’agit simplement de la migration de l’eau depuis le sous-sol jusqu’au niveau des murs des habitations. Ce phénomène, mis en évidence par la loi de Jurin, est lié à la porosité des matériaux de construction. En général, tout matériau en maçonnerie, ciment, brique, béton, présente un certain niveau de perméabilité aux liquides comme l’eau. C’est grâce à cette susceptibilité hydraulique que l’humidité va remonter dans les murs enfoncés dans le sous-sol. Les murs enterrés à plus de 1,50m de hauteur sont généralement les plus concernés. Bien que les remontées capillaires soient lentes, la remontée de l’humidité dans les murs peut prendre plusieurs mois, voire des années, elles peuvent atteindre différentes parties d’un bâtiment, les fondations, les murs des façades, les sols intérieurs et ceux de l’extérieur ainsi que les cloisons.
Quels sont les risques réels de la remontée de l'humidité ?
Un taux d'humidité trop élevé du mur dans votre maison peut constituer un réel danger pour votre bâti. Afin d'éviter une dégradation de votre intérieur et courir des risques réels pour votre santé. L'humidité ascendante a divers effets sur la structure d'un bâtiment, qui sont tous indésirables. Mais il est peu probable qu'elle puisse provoquer l'effondrement ou la chute d'un bâtiment, la cause sera justifiée. L'effet le plus dangereux de l'humidité sur une structure est la diminution de sa capacité de charge, c'est-à-dire la mesure dans laquelle elle peut affaiblir sa capacité à maintenir la maison debout. La présence de sulfates dans l'eau provenant du sol favorisera la désintégration des éléments constructifs, entraînant la perte de la section des murs et des piliers chargés de soutenir la structure de la maison. Il est donc évident qu'il y a une réduction de la capacité de charge de la structure. En outre, la présence constante d'humidité provoque également le lessivage des composants du mortier, de sorte qu'il y aura également une désintégration des chaux et des ciments, favorisant la perte de cohésion de la pierre et des briques. En bref, l'humidité va affaiblir la réaction de la maison, mais la clé sera de déterminer dans quelle mesure cette capacité sera diminuée.
Que dit la théorie ?
En ce qui concerne la théorie, les bâtiments ont été dimensionnés et construits avec des coefficients de sécurité très larges, ce qui signifie que leurs performances seront nécessairement bien meilleures que celles strictement considérées dans les calculs. Cela signifie que, même si des agents extérieurs tels que l'humidité parviennent à affaiblir leur capacité, il est raisonnable de penser que la structure continuera à être en mesure d'apporter la réponse pour laquelle elle a été conçue. Pour que la réduction de la capacité compromette réellement la stabilité du bâtiment, l'humidité doit avoir abaissé sa résistance en dessous du dégagement prévu par le coefficient de sécurité, c'est-à-dire qu'elle doit avoir été une condition suffisamment agressive pour que la marge de sécurité considérée soit franchie.
Que se passe-t-il en pratique ?
En pratique, il est très peu probable que la circonstance ci-dessus se produise, mais même si elle se produisait, la stabilité de la structure ne serait normalement pas non plus compromise. Premièrement, il est peu probable que cela se produise, car sinon le coefficient de sécurité actuellement imposé par les réglementations légales serait plus élevé qu'il ne l'est pas, puisqu'une valeur est établie précisément pour couvrir cette possibilité. Deuxièmement, bien que l'effet de l'humidité soit si important qu'il réduise la marge fournie par le coefficient de calcul, il existe un deuxième facteur de sécurité lors du dimensionnement des bâtiments. De la même manière que dans les calculs, il faut rester du côté de la sécurité en considérant que le bâtiment résiste moins, une deuxième marge de sécurité est également prise en compte qui consiste à considérer que la charge que le bâtiment va supporter est supérieure à celle qu'il finit réellement par supporter. De cette façon, même si la structure affaiblie n'est pas capable de supporter ce qui est pris en compte lors du calcul, elle ne devra en fait faire face qu'à une charge plus faible que celle qui est supposée lors du dimensionnement.
Alors, quand y a-t-il vraiment un risque structurel ?
Dans la pratique, il est très peu probable que tous les facteurs susmentionnés se réunissent dans un seul cas. On pourrait donc dire presque catégoriquement qu'un problème d'humidité ascendante ne provoquera pas l'effondrement d'une structure bien conçue. Dans le pire des cas, le risque dont l'humidité ascendante affecte la stabilité de la maison serait réduit à ce cas hypothétique où un abandon total du problème pendant une longue période est constaté, où toute manifestation physique de l'humidité a été ignorée et où la présence d'eau agressive a causé une perte très importante de la capacité portante des murs.
Dans tous les cas, rappelez-vous que la solution à l'humidité ascensionnelle peut être abordée de différents points de vue, toujours en fonction des circonstances spécifiques qui conditionnent chaque cas.